La pauvreté

La pauvreté, c'est profond

Les causes de la pauvreté

Analphabétisme

Les personnes en situation de pauvreté peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi et à s’impliquer socialement si elles n’ont pas eu accès à une éducation adéquate et ne savent ni lire ni écrire.

Elles peuvent aussi avoir des difficultés à accéder à des services publics essentiels. Par exemple, elles pourraient avoir du mal à comprendre les instructions sur les médicaments ou à remplir des formulaires pour demander un emploi.

Préjugé
VS
Réalité
P

« En 2023, les personnes qui ne savent ni lire ni écrire, ça n’existe pas! »

R

Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, environ 2 personnes sur 3 n’ont pas le niveau de littératie minimum requis pour s’adapter aux exigences de la vie quotidienne et professionnelle*.

P

« Les personnes analphabètes ne peuvent pas contribuer à la société, car elles ne savent rien faire. »

R

Cette idée est fausse, car les personnes analphabètes peuvent être très utiles et compétentes dans de nombreux domaines. Elles peuvent également être des membres productifs de leur communauté en apportant leur expertise et leur expérience. Ce genre de préjugé contribue à accentuer leur état de pauvreté au lieu de les aider.

Au Québec, parmi les gens qui atteignent le niveau 2 de littératie :

  • 71 % ont un emploi
  • 5 % ne travaillent pas et sont activement à la recherche
    d’un emploi
  • 24 % sont dans une autre situation (p. ex., étudiants,
    retraités, personnes inactives)

 

*Fondation alphabtisation

Séparation

Une séparation peut entraîner plusieurs coûts supplémentaires comme des frais d’avocat, des frais de déménagement ou des frais de logement. Également, la séparation peut entraîner une perte de revenu.

À l’inverse, un stress financier peut apporter des tensions dans un couple et conduire à une séparation. Ils doivent parfois travailler de longues heures ou prendre plusieurs emplois pour subvenir à leurs besoins.

Savais-tu que...

Les personnes qui vivent dans la pauvreté sont souvent confrontées à des choix difficiles en matière de dépenses, ce qui peut entraîner une tension financière supplémentaire dans la relation. Par exemple, choisir entre payer le loyer, obtenir des soins dentaires, s’alimenter sainement ou assumer des frais de garde peut être difficile pour les couples qui vivent dans la pauvreté.


Si le couple a fait des emprunts à deux, ils ont une dette ensemble (par exemple, une carte de crédit aux deux noms). Après une séparation, ils seront tous deux responsables de la dette et si l’un des deux déclare faillite ou ne peut plus payer, c’est l’autre qui devra rembourser la totalité de la dette qui avait été contractée aux deux noms. La séparation peut alors créer des tensions et accentuer la pauvreté.

Handicap et invalidité en général

Les coûts associés à la vie avec un handicap peuvent être élevés, comme les coûts des équipements spécialisés, des thérapies et des soins de santé supplémentaires.

Aussi, les employeurs ne sont pas tous outillés adéquatement pour répondre aux besoins de ceux qui vivent avec un handicap. Au mieux, les gens vivant avec un handicap sont limités à quelques types d’emploi; au pire, ils ne peuvent en occuper aucun. Cette conséquence les maintient dans la pauvreté ou peut les y plonger.

Savais-tu que…

Selon l’OMS, le taux de chômage pour les personnes en situation de handicap peut être deux à trois fois plus élevé que pour les personnes sans handicap.


Selon le gouvernement du Québec, le revenu annuel nécessaire pour répondre aux besoins de base pour une personne seule est de 20 767 $, soit environ 1730 $ par mois. Actuellement, les gens qui reçoivent de l’aide sociale avec contrainte à l’emploi ont une prestation mensuelle de 923 $, soit à peine plus de la moitié du montant nécessaire à la survie.

Monoparentalité

En 2016, la proportion de familles monoparentales sans revenu ou avec un revenu annuel inférieur à 30 000 $ était de 28 %, ce qui est nettement plus élevé que chez les familles ayant deux parents (3 %)**.

Les chefs de famille monoparentale doivent jongler entre leur rôle de parent et leur travail pour subvenir aux besoins de leur famille. Il arrive qu’ils aient des emplois à temps partiel ou des emplois mal rémunérés, ce qui les place dans une situation de pauvreté.

Savais-tu que…

Les femmes sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les hommes, en particulier les femmes monoparentales. Selon Statistique Canada, en 2019, le taux de pauvreté des femmes monoparentales était de 40,6 %, comparativement à 17,8 % pour les hommes monoparentaux.

La pandémie de COVID-19 a augmenté la pauvreté chez les ménages monoparentaux, en particulier chez les femmes monoparentales, qui ont été touchées par les pertes d’emplois et les fermetures d’écoles et de garderies.

**Les familles monoparentales au Québec en 2016

Perte d’un proche

La perte d’un proche peut mener à une baisse de revenu pour la personne endeuillée si le proche décédé contribuait aux revenus familiaux. Cette perte peut entraîner des dépenses imprévues, comme des frais funéraires, des frais médicaux ou des frais de garde pour les enfants.

Un impact sur la santé mentale et émotionnelle de la personne en deuil est aussi possible, et peut avoir des répercussions sur sa capacité à travailler.

Savais-tu que…

Selon une étude réalisée par Statistique Canada en 2019, la perte d’un conjoint peut entraîner une baisse de revenu importante pour les veuves et les veufs au Canada. Par exemple, les veuves ont un revenu médian annuel de 34 300 $, soit une baisse de 37 % par rapport au revenu médian annuel de 54 500 $ pour les couples mariés.

Le deuil peut assurément causer une détresse psychologique importante.
Il peut donc arriver qu’un individu ne soit plus en mesure de travailler pendant un certain temps après la perte d’un proche.

Pauvreté intergénérationnelle

Les personnes nées dans des familles à faible revenu ont plus de risques d’avoir des conditions de vie défavorables que les autres.

Par exemple, elles peuvent avoir des logements de mauvaise qualité, une éducation limitée et une mauvaise santé. Les enfants nés dans ces conditions risquent d’avoir des difficultés à l’école, un accès limité à l’éducation supérieure et aux compétences nécessaires pour obtenir un emploi bien rémunéré.

Concernant l’éducation, les enfants les plus pauvres ont 34 %*** plus de risque que les autres enfants de se retrouver en situation de vulnérabilité scolaire et de ne pas être en mesure d’intégrer les différents apprentissages, et ce, dès la maternelle. C’est ce que révèle l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ).

Préjugé
VS
Réalité
P

« Les personnes pauvres sont responsables de leur propre pauvreté. Ce n’est pas la faute de leurs familles si elles ne sont pas capables de bien vivre. »

R

Ce préjugé suppose que la pauvreté est principalement due à des choix ou à des comportements individuels, plutôt qu’à des facteurs tels que les inégalités économiques, les discriminations, les barrières sociales ou les circonstances imprévues hors du contrôle de ces personnes.

P

« Les gens peu fortunés gèrent toujours mal leur argent. »

R

Ce préjugé suggère que les personnes en situation de pauvreté ne sont pas en mesure de gérer leur argent de manière responsable, ce qui expliquerait leur situation financière. En réalité, la pauvreté peut être causée par des dépenses imprévues ou des salaires insuffisants.

***Vers une stratégie de réduction de la pauvreté – Document d’information sur la pauvreté au Canada

Troubles de santé mentale

Les personnes vivant avec un maigre salaire peuvent vivre un niveau de stress élevé si elles n’arrivent pas à combler leurs besoins de base (se nourrir, se loger, être en santé, etc.). Ce stress peut donc les amener vers un trouble de santé mental.

Ayant déjà des difficultés financières, elles n’ont parfois pas de soins de santé mentale adéquats, ce qui peut entraîner une dégradation de leur état mental. Les traitements pour les troubles mentaux peuvent être difficiles d’accès au public et trop chers au privé. Inversement, quelqu’un vivant avec un trouble de santé mental peut, à certain moment, démontrer une incapacité à travailler. Elle doit donc prendre un congé maladie ou diminuer ses heures de travail pour améliorer sa situation. Cette situation peut évidemment jouer sur la capacité financière de la personne.

Préjugé
VS
Réalité
P

« Les personnes pauvres ont toutes une maladie mentale! »

R

Il n’y a pas de lien simple entre ces deux termes. On peut être pauvre et en bonne santé mentale; on peut être riche et en mauvaise santé mentale.

Toutefois, les personnes en situation de pauvreté peuvent vivre du stress qui a un impact sur leur santé mentale et ainsi créer de la détresse psychologique (incapacité à payer les factures, absence d’emploi, difficultés à se nourrir, etc.)

P

« Les personnes en dépression ne veulent juste pas faire d’efforts pour aller travailler; elles sont lâches. »

R

La dépression est un trouble de l’humeur, il s’agit donc d’une maladie mentale. En ce sens, elle provoque des symptômes importants qui limite la personne atteinte.

Les préjugés, la stigmatisation et la discrimination liés aux troubles mentaux peuvent aggraver la souffrance des personnes, entraînant notamment une réticence à demander de l’aide.

Manque d’habiletés sociales

Les gens en situation de pauvreté ont souvent moins d’occasions pour apprendre et développer des compétences sociales à cause d’un accès limité à l’éducation et aux activités sociales.

Il est donc plus difficile pour ces personnes de développer des réflexes professionnels pour se faire remarquer lors d’entretiens d’embauche. Elles ont moins d’occasions d’emplois, ce qui peut renforcer le cycle de la pauvreté.

Préjugé
VS
Réalité
P

« Les gens en situation de pauvreté sont moins intelligents que les autres. »

R

Cette idée fausse repose sur des stéréotypes sociaux qui associent la réussite financière à l’intelligence ou à l’éducation. En réalité, de nombreuses personnes vivant dans la pauvreté ont des compétences importantes, mais font face à des obstacles qui les empêchent de réussir.

P

« Les personnes pauvres ne s’occupent pas de leur situation, je n’ai pas envie de les aider. »

R

Cette affirmation est fausse, car elle repose sur une généralisation abusive. Les personnes vivant dans la pauvreté peuvent être confrontées à de nombreux défis, tels que le manque d’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi, etc. De plus, la pauvreté peut avoir des conséquences considérables sur la santé mentale et physique, ce qui peut faire en sorte qu’il est d’autant plus difficile pour une personne de changer sa situation.

Dépendances

Les personnes vivant dans la pauvreté ont un risque accru de développer des problèmes de dépendances. Elles peuvent être confrontées à des niveaux élevés de stress et de difficultés économiques, ce qui peut les rendre vulnérables à l’utilisation de substances psychoactives (drogues, alcool, médicaments, tabac et autres), et de dépendances comportementales (jeux d’hasard et d’argent et autres) pour échapper à ces pressions.

Inversement, les personnes souffrantes de dépendances sont souvent confrontées à des difficultés qui mènent à la pauvreté financière.

Préjugé
VS
Réalité
P

« Les personnes vivant de la pauvreté ont toutes des problèmes de drogue, d’alcool et de jeux. »

R

On estime que la consommation de substances touche plus d’un cinquième de la population canadienne. Même si les gens en situation de pauvreté peuvent être exposés à des environnements stressants, ce qui augmente les risques de dépendance, les problèmes de toxicomanie ou d’alcoolisme touchent toutes les classes sociales et n’ont pas toujours de lien avec la pauvreté.

P

« Je n’engagerais pas une personne qui semble avoir des problèmes de consommation par peur qu’elle ne soit pas assez compétente. »

R

Juger les gens sur leur apparence renforce la situation de pauvreté à laquelle ils font face et les stigmatise : ces personnes ont besoin d’argent et désirent se sentir utiles en travaillant, mais se font constamment mettre des bâtons dans les roues, ce qui les décourage. Aussi, les personnes ayant des problèmes de toxicomanie risquent de vouloir cacher leurs problèmes, ce qui aura pour conséquence qu’elles éviteront d’aller chercher de l’aide. Enfin, la toxicomanie ne se voit pas toujours : il existe des toxicomanes fonctionnels pour qui ça ne paraît pas nécessairement sur leur visage qu’ils ont des problèmes de consommation et qui sont des travailleurs dévoués.

La pauvreté, c'est profond

Dans le cadre d’une activité faite avec des gens vivant en situation de pauvreté, nous leur avons demandé de rêver à un monde idéal. Voici leurs trois principaux rêves : avoir un logement, avoir accès à des soins dentaires et avoir accès à des fruits et légumes frais. Personne n’a dit vouloir une Ferrari… on parle de combler des besoins de base

J’en ai assez qu’on me demande ma cote de crédit pour obtenir un logement. Ma cote de crédit est mauvaise parce que je peine à payer certaines factures, mais mon logement a toujours été payé dans les délais.

Les gens pensent que l’aide sociale paie toutes les dépenses, notamment, celles liées aux services d’optométrie. Pour obtenir de nouvelles lunettes, parce que les miennes étaient brisées, l’aide sociale me donne seulement 75.00$. Les montants de remboursements sont tous différents selon ta situation, mais on comprend que ce n’est pas la mer à boire.

Les gens pensent qu’on est bien sur l’aide sociale… Moi je recevais 770$ de l’aide sociale et mon logement m'en coûtait 750.00. Il me restait 20.00$ par mois pour nous nourrir, nous vêtir, mes enfants et moi… Je cherche, encore aujourd'hui, un logement moins cher, mais je n’en trouve pas.

À propos

La campagne La pauvreté, c’est profond a été créée pour parler des vraies causes de la pauvreté dans le but de générer une prise de conscience à l’égard de cette problématique. Informer la population permet d’accroître le niveau de sensibilisation par rapport aux individus dans le besoin.

La pauvreté est trop souvent associée à des préjugés tels que la paresse. C’est un terme simpliste pour décrire des problématiques beaucoup plus profondes. La Corporation de développement communautaire d’Amos (CDC Amos) favorise la participation au développement socioéconomique dans le but d’obtenir une meilleure écoute et ouverture.

Des questions?

Test de connaissances

1

Vrai ou faux?

En 2012, plus de 2,3 millions de Canadiens âgés de 15 à 64 ans vivaient avec une incapacité, empêchant certains de travailler?

Vrai
Faux
2

Vrai ou faux?

La pauvreté est plus fréquente chez les femmes.

Vrai
Faux
3

Choix de réponses

Quel est le montant du revenu annuel maximal après impôts d’une famille composée de 4 personnes afin d’être reconnu comment étant en situation de pauvreté?

53 000 $ et -
43 000 $ et -
23 000 $ et -
4

Oui ou non

Le taux de pauvreté inclut-il les personnes en situation d’itinérance?

Oui
Non
5

Choix de réponses

Quelle statistique vous semble la plus juste lorsqu’il est question du nombre de Canadiens en situation de pauvreté?

1 Canadien sur 15 vit dans la pauvreté
1 Canadien sur 12 vit dans la pauvreté
1 Canadien sur 9 vit dans la pauvreté
6

Choix de réponses

Quel est le revenu nécessaire à la couverture des besoins de base (MPC, 2021) pour une personne seule?

+/- 15 000 $ par année
+/- 20 000 $ par année
+/- 30 000 $ par année
7

Choix de réponses

Une personne sur l’aide sociale considérée sans contrainte à l’emploi reçoit combien d’argent par mois?

807 $ par mois
900 $ par mois
1200 $ par mois
8

Oui ou non

Une personne travaillant à temps plein au salaire minimum atteint-elle un revenu suffisant pour sortir de la pauvreté?

Oui
Non
9

Résultat

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